Du 15 au 17 septembre, les élèves ingénieurs de troisième année ont participé à un séminaire de cinq jours, organisé par Valérie Lambert, enseignante en management à l’ENSTIB, avec la complicité d’Hélène Koehler, Jean-Marc Chanal, Jean-Noël Morizot et Dominique Létang, consultants, pour développer des compétences en management. Entre séances d’échanges, présentations, visites d’entreprises, mini-conférences et études de cas, ils ont bénéficié d’un accompagnement sur mesure assuré par des experts du secteur, qui les ont guidés dans la conception et la soutenance orale de leurs livrables.
Jour 1 – Lancement et réflexion éthique
C’est dans un amphi plein d’énergie que Valérie Lambert, accompagnée d’Hélène Koehler du Cabinet Zèbre et de Jean-Marc Chanal, consultant en recrutement, a présenté le programme complet de la semaine, avec le tirage au sort des groupes de travail et des visites d’entreprises.
La journée s’est poursuivie avec une mini-conférence animée par Fabien Ball, créateur de La morale dans les chaussettes. Il a invité les participants à réfléchir sans prise de tête sur l’éthique des affaires et le rôle du manager.
« La prise de décision est au cœur de votre métier de manager et de dirigeant : il s’agit de prendre rapidement des décisions fermes, dans un monde incertain. Alors comment décider plus efficacement et plus sereinement ? Comment défendre vos choix et susciter l’adhésion de vos équipes ? »
La conférence a abordé l’éthique des affaires à travers l’exemple du film Larry le Liquidateur, suscitant un débat sur les valeurs, la loyauté et le profit. Les étudiants ont exploré les notions de morale, déontologie, RSE et conformité, illustrées par des cas concrets comme Google ou le dieselgate. Elle s’est conclue sur l’idée que l’éthique des affaires consiste à interroger ses propres pratiques et à questionner les principes que l’on choisit de respecter ou de transgresser.
Jour 2 – Les bases et l’entreprise libérée
La matinée du mardi a été consacrée à un rappel approfondi des fondamentaux du management.
L’après-midi, un focus passionnant a permis de découvrir le concept d’« entreprise libérée » : une organisation qui limite les niveaux hiérarchiques et la bureaucratie pour donner davantage d’autonomie, de responsabilité et de pouvoir de décision aux salariés. Fondée sur la confiance et la transparence, elle encourage l’initiative et l’innovation. Le rôle du dirigeant n’est plus de contrôler, mais de donner une vision et de lever les obstacles.
Jour 3 – Innovation et préparation de terrain
En matinée, Jérémie Boucher, directeur R&D chez Pavatex et diplômé de l’ENSTIB, est venu partager son expérience du développement d’un nouvel isolant bois en vrac. Après avoir détaillé ses avantages techniques et les étapes du projet, il a livré un retour d’expérience concret sur la gestion de projet : constitution d’équipe, imprévus techniques, changement de laboratoire, importance du réseau.
Les étudiants ont retenu des enseignements clés : anticiper les aléas, réduire les incertitudes et garder une marge sur les délais. L’après-midi a été consacrée à la préparation des questionnaires pour les visites du lendemain, afin de favoriser les échanges avec les dirigeants et responsables d’entreprise.
Jour 4 – Immersion en entreprise
Les quatre sociétés visitées étaient : Pavatex à Golbey, WM88 à Châtenois, Gaiffe à Champ-le-Duc et Les Zelles (Groupe Pando) à La Bresse.
Jour 5 – Restitutions et partages d’expériences
Dernier jour : place aux restitutions ! Chaque groupe a présenté le cas pratique travaillé dans la semaine ainsi que le compte rendu de sa visite d’entreprise. Répartis dans deux amphithéâtres, les étudiants ont pris la parole dans une ambiance à la fois joyeuse et studieuse.
Témoignage de Marius
« J’étais dans le groupe qui a visité Les Zelles à La Bresse. C’était une découverte vraiment intéressante : une entreprise très engagée dans la RSE, de façon concrète, pas juste pour “faire comme si”.
36 % du capital de l’entreprise appartient aux salariés, avec un objectif de 50 % d’ici 2030. Ça a un vrai impact en management : tous les employés sont actionnaires. L’effet est très positif, les salariés sont engagés et la rentabilité n’est plus le seul critère.
Pour le cas concret, j’ai travaillé sur une entreprise ayant choisi le modèle d’entreprise libérée. C’était très enrichissant de découvrir que ce modèle existe, même si ce n’est pas forcément applicable partout.
Ce que j’ai apprécié, c’est la disponibilité des personnes rencontrées : cadres, managers, directeur de production, PDG… tout le monde a pris le temps d’échanger. C’était très instructif, surtout après les présentations de la semaine.
Je réalise que je serai amené à manager et que mon comportement ainsi que mes décisions auront un impact direct sur les salariés et sur l’entreprise. Enfin, le travail de groupe était enrichissant : collaborer avec des étudiants d’autres TP m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes. »
Témoignage d’Emy et Gwendoline
Gwendoline, apprentie chez Pavatex, a visité son entreprise tandis qu’Emy découvrait Les Zelles.
« Nous avons beaucoup apprécié d’être dans le concret, particulièrement lors des visites. Nous avons pu échanger avec des directeurs de services — production, R&D, sécurité, RH — ainsi qu’avec le dirigeant. C’était passionnant d’évoquer de vraies problématiques avec des personnes de terrain. »
Gwendoline ajoute : « Même en travaillant chez Pavatex, j’ai découvert des aspects de management que je ne voyais pas auparavant. »
Toutes deux s’accordent : « Cette semaine de management a été une excellente expérience dans notre cursus d’ingénieur. Les intervenants étaient très intéressants et l’étude de cas nous a permis de nous mettre en situation et de réfléchir concrètement, en lien avec la théorie. »
Propos recueillis par Flavie Najean et Thibaut Vincent
