Colloque “le bois de feuillu dans la construction”

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Le vendredi 23 Mars, l’amphithéâtre de l’Enstib a résonné sur des notes de feuillu.

En effet, le pôle Energivie, en partenariat avec le Campus des Métiers et des Qualifications Bois, et le soutien du conseil départemental a proposé une riche journée sur le thème du feuillu dans la construction.

Cette thématique s’est déclinée de diverses manières à travers 9 interventions animées et instructives.

De concert avec Patrick Prévot, c’est Mériem Fournier d’Agroparitech, qui a ouvert le colloque, en montrant comment impliquer les forestiers dans la filière bois construction.

Avec une forte présence de chênes et de hêtres en France suffisamment droits pour être exploités en sciage, l’entreprise Simonin, partie prenante du projet de recherche Hardwood, a présenté en point d’orgue le lamellé collé feuillu (chêne, hêtre), qui permet la fabrication de structures pour la construction, images de réalisations à l’appui.

Mais le feuillu français n’a pas révélé toutes ses possibilités. La recherche est donc de mise et c’est Laurent Bléron, directeur de l’Enstib et enseignant chercheur au Lermab qui en chœurs avec Thibault Benistand, étudiant en thèse sur le sujet, ont orchestré les conclusions de leur réflexions et essais sur la résistance mécanique du hêtre, chêne et peuplier :

« on peut valoriser des billons de classe inférieure, qui coûtent peu cher car les propriétés mécaniques du feuillu sont largement suffisantes pour une utilisation dans la construction.»

Rien n’est donc figé et les normes sur le hêtre résonneront peut-être différemment dans quelques temps.

C’est une raison d’être pour certains et « une raison d’hêtre » pour François Bocquet, maître de conférences et chercheur au Lermab, pour qui le feuillu est un atout.

L’avenir se construit dès maintenant à l’échelle planétaire et il faut limiter l’émission du CO2 et stocker du CO2. Ainsi, produire implique de limiter la production de CO2 donc d’utiliser de la ressource locale et de produire local. Le feuillu a donc toute sa place en construction, notamment sous la forme de lames de 45X130 mm qui permettent de passer outre les problèmes que le chercheur n’a pas manqués d’énoncer préalablement.

De cette manière le coût avoisinerait celui des résineux. J.François Bocquet ne met pas en sourdine le fait qu’ il faut déconstruire pour construire et termine son exposé sur les assemblages par picots et rainures qui appartiennent à la gamme technique dans laquelle il évolue.

C’est donc tout naturellement qu’il intervient dans le projet de la maison du vélo à Xertigny, au côté de l’architecte J.Luc Gérard, qui exposera alors à son tour ce projet innovant qui permet de promouvoir le hêtre dans la construction.

Cette volonté avait été soulignée par la marque Terre de Hêtre du pays d’Epinal, également présent au colloque.

La partition sur le feuillu dans la construction s’est terminée par la présentation d’un projet spinalien d’ouvrage public qu’est la future maison de la Chambre d’Agriculture et de l’ONF. Cette maison reflètera l’utilisation des bois locaux avec différentes essences de résineux et de feuillu. Denis Dagneaux, responsable ONF illustrera à son tour le propos, en présentant une vidéo de la coupe de chênes de Darney qui composeront les futurs bureaux de l’ONF.

Une note de feuillu en appelant une autre, c’est le projet de la maison intergénérationnelle à Bouxières aux bois qui clôturera alors le colloque sur le feuillu dans la construction.

Ce fut une journée enrichissante, ou « une belle vague d’optimisme » diront certains, de par ses diverses interventions mais aussi de par les interactions suscitées au sein du public et ce sans bémol aucun.