Les Cordées de la réussite, c’est une opération nationale, qui vise à faire de l’accompagnement à l’orientation un levier d’égalité des chances. Les Cordées ont pour objectif de lutter contre l’autocensure et de susciter l’ambition scolaire des élèves par un continuum d’accompagnement de la classe de 4e au lycée et jusqu’à l’enseignement supérieur. Dans ce but, l’ensemble des acteurs, collèges, lycées, établissements d’enseignement supérieur, académies et les partenaires (ministères, associations, entreprises…) sont mobilisés. A l’ENSTIB, c’est Guillaume Demesure, enseignant chercheur, qui accompagne l’opération depuis 2019. Après une période compliquée, due à la crise sanitaire, il se réjouit aujourd’hui du dynamisme des échanges et des actions mises en place tout au long de l’année.
Actuellement, ce sont 21 tuteurs, étudiants de l’école, qui s’investissent dans la démarche, à travers deux actions :
La première, “PQPM”, est un programme qui met en œuvre un accompagnement de jeunes, afin d’accroître leurs chances de poursuivre des études supérieures ambitieuses, et de favoriser leur accès aux Grandes Ecoles, quel que soit leur milieu social. 9 étudiants de l’ENSTIB sont impliqués dans le programme, qui consiste à proposer aux collégiens et lycéens, une ouverture sociale et culturelle. Des sorties sont organisées dans ce but. Alors que l’année dernière, un groupe a découvert Bruxelles, le projet de voyage 2023 s’oriente plutôt vers une découverte de Thonon les Bains.
“Ce sont les lycéens, qui portent le projet, aidés par leurs tuteurs. Une fois que le programme est validé, nous bouclons l’organisation et la logistique du déplacement. C’est toujours un moment intense. Récemment, nous avons accompagné un groupe sur un marché de noël en Alsace. Ils ont beaucoup apprécié !” signale Guillaume.
Très investi dans le programme PQPM depuis son arrivée à Epinal, Léo Litaize étudiant en 2ème année apprécie particulièrement d’interagir avec des lycéens, à travers des moments de partage ludiques et pédagogiques, qui ont lieu tous les jeudi soirs à l’ENSTIB. “Nous accueillons une trentaine de jeunes, qui viennent des lycées Mendes France, Claude Gelée, Louis Lapicque et Viviani. J’ai passé mon BAFA et je mets en pratique ce que j’ai appris. Notre travail est autonome. Nous organisons des jeux, mais aussi des séances de réflexion, pour préparer un voyage par exemple. C’est très satisfaisant de voir que les participants sont contents et qu’ils s’investissent dans les différents projets.”
Zoé Verhaegen, en 2ème année elle aussi, s’est engagée dans le programme un peu par défi. “L’animation, la patience avec les plus jeunes, ce n’est pas forcément ce qui m’attire le plus, mais avec le PQPM, je dois me forcer et cela m’apporte beaucoup.” Si ce sont les animateurs qui organisent par exemple la logistique d’un voyage, ce sont les lycéens qui élaborent le projet. “Ils réfléchissent à ce qu’ils ont envie de faire, se documentent, font des propositions. Ensuite, partir avec eux, comme par exemple l’an dernier à Bruxelles, c’est très gratifiant. Pour la majorité d’entre eux, c’est la première fois qu’ils partent à l’étranger !”
Le programme prévoit aussi des séances d’échanges sur des sujets très variés, tels que l’homosexualité, le consentement, la contraception… “On discute de tout, sans être dans le jugement, en les aidant à prendre conscience que leur pensée n’est pas universelle. S’ils ne changent pas forcément d’avis, ces discussions leur montrent un autre point de vue et leur permet de gagner en tolérance.”
La seconde action consiste à proposer toute l’année un soutien scolaire et méthodologique. 8 étudiants de l’ENSTIB se déplacent dans les établissements, pour aider les élèves à améliorer leur travail scolaire.
Durant sa première année à l’école, Gautier Maurice, en deuxième année du cursus ingénieur a consacré une heure, tous les jeudis soirs, à l’accompagnement d’un groupe d’élèves du Lycée Viviani à Epinal. “A chaque séance, j’avais entre 5 et 15 lycéens. Je leur apportais du soutien dans toutes les matières, à l’exception de l’espagnol, que je ne parle pas. Les demandes étaient variées, entre les maths, l’anglais ou simplement l’organisation du travail. Je faisais du sur-mesure, pour chaque élève, en fonction de ses besoins… J’ai trouvé l’expérience enrichissante, même si c’était parfois difficile. L’accompagnement se faisait en collaboration avec la CPE de l’établissement. A la fin de l’année, elle nous a fait un retour très positif des interventions et des progrès des élèves. De mon côté, ça n’était pas évident de mesurer les progrès, mais les élèves étaient demandeurs.”
Un important soutien financier
Les Cordées sont soutenues par des acteurs institutionnels et des collectivités territoriales, pour un montant annuel de 35K€.
- Les services politiques de la Ville d’Epinal contribuent à hauteur de 70%
- Le Conseil Départemental des Vosges 20%
- Le Rectorat 10%